Brave New World | Philéodore & Beotouk

| Leviathan | Messages : 102

De temps en temps Leo y pense ; a voyager, à prendre son sac à dos, son bouquin et à quitter ces terres qui le hantent et qu’il aime. Juste pour quelques semaines, pas assez pour inquiéter mais assez pour voir. Il y a tant de lieux, de personnes, qu’il ne connait pas. Il regarda dehors, le soleil brillant aux éclats, les petites gouttelettes matinales sur les feuilles, et il se décida. Il monta dans sa chambre, pris un sac et balançait aléatoirement quelques vêtements dedans, son couteau suisse, son livret et un crayon. Il attrapa une feuille et écrit :

« Je pars à l’aventure ! Trouvez moi débile, et vous n’auriez tords mais mes chers pèlerins il est grand temps de se joindre au monde. J’ai l’intention de voir les beautés qui se cachent sur notre planète, et de rentrer pour vous les montrer. M’attendez pas pour le diner ce soir, ou demain. Je ne sais pas quand je rentre, je présume dans quelques semaines.
Pas d’inquiète douce et belle mère, j’ai ramené des sous-vêtements propres.
Cher jumeaux vous pouvez finalement piquer ma chambre pour expérimenter.
Et Akahïme, ne désespère pas, je rentrerais.

Votre dévoué Cavalier,
Philéodore Claymore of Elderbridge »

Il sourit, pris une grande inspiration puis descendit les marches vers son brave new world. Le monde lui souriait et ca semblait si beau. Il lança de salutations polies à chaque passante, leur donna des compliments exagérés puis partit vers la forêt. C’était sa première étape. Pour sortir du royaume tel qu’il le connait, il doit passer par la forêt qu’il évite suffisamment souvent et rejoindre les plaines inconnues derrière. La lumière disparue sous les feuilles étanches, mais ses yeux brillaient assez pour compenser. L’aventure commença.

Beotouk le sentait dans ses veines, coulant fermement avec une grande rapidité jusque passer dans l’air qu’il respire. Il sentait la poussé derrière les iris de ses yeux. Instinctivement il savait comment tout faire partir. Il connaissait les méthodes ; c’était une habitude, un résumé connu à prés tout. C’était des raisons qu’il ne comprenait pas ; qu’il ne cherchait réellement pas à comprendre. C’était ainsi tout simplement ; ca avait toujours été ainsi. Il jeta un rapide coup d’œil autour de lui ; ne voyant rien il hocha la tête. Il prit sa dague de la main droite, la callant entre ses griffes ; puis d’une motion fluide il coupa le bout du bandage couvrant son bras gauche. Il enleva le reste, montrant au grand jour sa peau pâle.

Sa peau translucide, était couverte de blessures, de cicatrices. Certaines blanchit et en cours de disparition ; d’autres étaient rosées et semblaient tracer leur chemin dans l’infinité ; encore d’autres refusaient de se fermer et courraient sur la peau comme des serpents. Des petites par là, vertical dans leur mort ; des grosses par ici horizontal dans leur naissance. Beotouk les regardaient avec appréhension. Il n’y pensait même pas. Il n’y avait pas des raisons et la beauté était qu’il n’y avait pas de questions. Il traina ses griffes sur la peau fragilisé, courant sur les blessures déjà créées. Il laissa les quatre griffes qu’il avait griffé, raclé, mordu, entaillé. C’était les endomorphines pour sur. Il laissa quatre traces, les laissait saigner comme lui plaisait. Il soupira et posa son dos contre l’arbre. Laissant ses griffes ensanglantés tomber d’un coté ; et son bras ouvert de l’autre. Sans un autre mot.

Il savait qu’il y avait quelqu’un ; il le sentait. Il ne pouvait pas dire depuis combien de temps qui que ce soit était là ; et il ne s’y intéressé que peu. La personne allait parler ; c’est ainsi que le monde marchait. Il se poussa de son arbre, se baissant ainsi pour ramasser les bandages qu'il avait posé. Il attendait simplement, laissant le sang lui sortir des veines.

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Les feuilles tombaient devant ses pieds et Philéodore sautait pour les eviter. Il avait envie de sortir son carnet et de dessiner immédiatement les beaux paysages. Il sortait si peu de chez lui, coincé entre une mère qui à peur et un père excessivement dominant; et alors qu'il était encore dans les Terres Léviathans, les buissons hantés restaient un terrain qu'il évitait. Il ne comprenait pas pourquoi tout le monde lui disait de rester loin. Ca semblait magnifique. Les arbres faisaient des silhouettes sur le sol, les feuilles brunis en petite quantité cascadées; toute la forêt avait une ambiance sombre mais artistique. Des nuances de gris, de noir, comme regarder une image en noir et blanc. Le manque de couleur était beau dans son absence.

Entre les teints monochromes il y avait une tache; un caresse de pinceau sur la toile. Du rouge, comme du sang, que Philéodore connaissait que trop bien. Il recula d'un pas contre un arbre. Sa respiration lui avait été robée; cet homme est d'une certaine beauté, une certaine splendeur. Ses cheveux rouges tombant sur ses épaules, sur son dos, sur son corps musclé; mais sa beauté réside majoritairement dans sa déchéance. Son image en noir et blanc, teinté par le sang. C'était choquant; il ne pouvait comprendre pourquoi quelqu'un ferait ca, comment il pouvait en encore y avoir tant de violance dans le monde. Il voyait le sang couler le long de ses bras, est autre que beau, ca lui faisait peur.

Il reprit ses moyens et se leva, s'approchant de l'homme. Il ne pensait pas au danger; le sang l'attirait comme un aimant, non pas parcequ'il en voulait, mais parceque le sang était beau, et dangeureux, et que la peur avait toujours été son pôle d'attirance. Il attrapa le bras de l'homme et le sang tombait sur ses mains.

"Il faut arrêter l'écoulement! Vous perdez trop de sang"

Beotouk le regardait faire, se souvenait de tout ce qu’il s’était passé entre eux. Leur rencontre moins qu’idéale, leur relation torride honnête et encore moins qu’idéale, leur rupture tellement attendue. Beotouk avait compris, mais pour une certaine raison il n’avait jamais réellement lâché. Les lettres qu’il avait écrit tout les mois en été une preuve. Mais un jour, il avait arrêté. Il n’avait pas oublié ; il avait simplement laissé aller. Il le ressentait de nouveau. La chaleur qui émanée de la main de Philéodore, un vague souvenir. C’était une des choses qu’il ressentait, qu’il pouvait voir ; et il se sentait retombé dans ce qu’il ne fallait pas, dans ce qui les avait ruiné tout les deux avant ; mais il ne décidait pas, il n’avait jamais décidé. Il ne bougeait pas et laissé Leo faire.

Il hocha la tête à ses mots. Ca faisait longtemps, proche d’un demi-siècle depuis la dernière fois qu’ils se sont vus s’il ne se trompait ; environ une dizaine d’années depuis sa dernière lettre. Il se souvenait de la dernière fois. Leur dernière fois. Il ne bougeait pas, mais regardait les yeux de Philéodore en attendant qu’ils se lèvent vers lui. Il les connaissait par cœur. D’un murmure pas réfléchit il dit :

« Je t’attendrais. Je sais que je suis incapable de beaucoup et j'ai rien à offrir ; mais au fond je sais que je t’attendrais toi » Il fronça puis ajouta doucement « Désolé »

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Philéodore leva les yeux aux dires de Beotouk. Je t’attendrais. Comment pouvait-il oublier ces paroles ? Ces derniers mots que l’Hybride avait prononcés avant de physiquement quitter son monde et sa vie. Cet instant que Leo avait dû admettre qu’il ne pouvait plus continuer, qu’il avait mal et que ca le détruisait peu à peu de laisser cette relation être la sienne. Ce moment qu’il avait dû dire qu’ils étaient toxiques l’un pour l’autre. Ca le détruisait profondément de voir Beotouk rentrer dans tout ces états, d’avoir peur à chaque fois qu’ils n’étaient pas ensemble. Et lui stoppait la concentration de Beotouk ; concentration dont il avait besoin pour survivre, pour perdurer dans sa manière de vivre.

Mais l’entendant ainsi de nouveau, sentant sa présence à ses cotés, sa chaleur sous sa main ; tout lui revenait. Finalement il pu se souvenir comment ils avaient tenus si longtemps, comment chaque relation depuis à été voué à l’échec. Une petite larme coula donc de son œil droit alors qu’il fixait les iris qu’il avait dessiné une centaine fois dans les dernières décennies. Il lui sauta au cou et le tenait fortement.

I’m home était tout ce qu’il pouvait penser. Chez lui dans les bras du premier qu’il avait connu, et du dernier qu’il voulait connaître. Il le serrait fortement, les bras autour de son cou et ses lèvres contre son pou, où il retrouvait le cœur qu’il avait aimé. Il murmura :

« Tu m’as tellement manqué Beo »

Beotouk fronça à l’entreinte. Ca faisait si longtemps, que hors mis juste perdre l’habitude, le sentiment lui semblait aliène ; mai doucement il leva les bras pour les mettre autour de Philéodore aussi. Il mit son visage contre ses cheveux, s’étonné lui-même à encore reconnaître son odeur qui n’avait pas changé. Il répondit doucement :

« Toi aussi » Et c’était vrai. Il sentait un titillement au fond de lui qui prouvait la véracité de ses paroles. A quand remonté la dernière fois qu’il avait ressentit quoique ce soit ? Il n’arrivait même pas à son souvenir. La rage ou la colère peut-être, un agacement vague. Il avait oublié ce que c’était. Il n’y avait que ca, un titillement, un léger spasme au coin de sa lèvre, qu’il n’avait toujours pas identifié. Dans sa tête tout s’empilait, il y cherchait un sens. Sentiments. Emotions. C’étaient des notions qui depuis longtemps ne lui étaient plus destinées. Il lâcha et dit :

« Leo. Tu m’étouffes » Ce n’était pas vrai. Mais il ne pouvait rester si longtemps dans cette position. C’était inconfortable et de plus mauvais pour ses blessures.

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