Lève le Poing, Serre les Dents | Maximilian & Kyoya

« Maman tu as faim ? » Appela une jeune voix alors qu’il se retourna vers le tas d’os dans le coin de la grotte. Il regardait le tas sans parler, avec une curiosité parfaitement honnête. Puis il hocha la tête avec un sourire innocent.

« D’accord. Je te ramène tes plantes alors » Puis il sortit de la grotte, lançant un regard aux abysses. Il avait toujours rêvé de voir la lueur du diamant mais il ne trouvait encore rien. Il prit son instrument et jouait en montant vers la surface. Il ne devrait pas bien sur, puisque tout le monde l’entendrait ainsi arriver ; mais il n’y pensait pas trop. Le Joueur de la Profonde. Il nageait avec difficulté jusqu'à ce qu’il voit Absilyä à l’horizon. Il souria à la vue, aimant ces lieux splendides sous marins. Il continua son chemin, vers la place. Il savait que les plantes poussaient sur les cotés. Il aurait bien voulue amener autre chose, mais le ventre de sa mère était si délicat qu’elle ne pourrait surement pas le digérer. Il commença à cueillir en les mettant dans la poche qu’il amener avec lui. Puis une voix sonna derrière lui :

« Que fait tu, la vermine ?! » Il connaissait son surnom, et il se retourna avec la tête baissé « Tu n’a pas le droit ! »

« M-mais c’est pour m-maman » Balbutia-t-il. Il y avait trois sirènes, deux mâles et une femelle. Le premier le poussa en arrière et heureusement que l’eau retenait la force du coup. Maximilian perdit pied et tomba. Le premier s’approcha dangereusement et Maximilian ferma les yeux, sachant ce qui allait se passer le moment que l’homme leva son poing.

Kyoya était sur la place d'Absilyä. Il n'y faisait rien de particulier. Il se promenait juste. Le soleil filtrait sous l'eau et donnait au lieu une apparence féerique, surnaturelle. Il aimait bien se balader, flâner à droite à gauche sans but précis. Ça lui changeait les idées. Plusieurs fois, il aida des passants pour porter leurs courses, leurs apporter des nouvelles des autres villes. Toutes ces petites choses qui le rendait heureux.
Une musique douce remontait des profondeurs. Une musique magnifique. Calme. Belle. Apaisante. Il n'y prêta pourtant pas plus d'attention. Il continua tranquillement son chemin lorsque des cris résonnèrent.
A l'autre bout, une bande de jeunes sirènes hurlaient sur un autre sans défense. Ils n'avaient pas l'air de l'apprécier mais Kyoya ne pouvait rien y faire même s'il préférait que la place reste calme.
Un des sirène poussa le jeune maigrichon qui tomba à la renverse. Kyoya le vit et cela lui fit froid dans le dos. Il ne pouvait tolérer qu'on s'en prenne à plus faible que soit.
Alors il s'avança vers le groupe, sentant sa deuxième personnalité prendre lentement le dessus. Le mêmes garçon leva son poing et s'apprêta à le balancer dans la figure du petit. Kyoya vit rouge. Il laissa son frère prendre la place et d'un coup de pied, envoya valser l'agresseur. Il fit de même pour les deux autres et leur cria:
-Le premier qui lui fait encore du mal je le déchiquète et je fais bouffer son coeur par les autres! J'ai été assez clair? Fichez le camp!
Les autres ne se firent pas prier pour débarrasser le plancher. C'était de nouveau calme. Sauf dans sa tête. Son frère voulait continuer mais Kyoya l'en empêchait. Il se répétait toujours de plus en plus fort. Calme toi. Calme toi. Clame toi.
-CALME TOI!
Il se calma et Kyoya reprit sa place. Il ne regardait pas le jeune qu'il venait de sauver mais il sentait bien son regard sur son dos.

Maximilian gardait les yeux fermés, il crispa son corps en préparation de ce qui allait venir, pret dans sa totalité. Rien ne vain. C'était probablement une ruse pour qu'il ouvre les yeux; et naïf qu'il est, il le fit. Mais quand il regarda, il ne vit pas le coup s'approcher d'avantage. Il était juste à temps pour voir un sirène pousser son attaquant ainsi que ses compagnons. Pendant ces instants Maximilian était émerveillé, emouvé. Dans ce moment émotionnel, il manqua totallement le moment de schizofrenie; et à vrai dire, il l'aurait probablement raté en temps normale aussi. Il était un perdu à ce qu'il devait faire. Pour le moment il était coincé entre se lever et lui faire un grand calin, ou simplement se jetter à ses pieds. Il opta pour aucun des deux. Il se leva sur les genoux, et haussa ses yeux emplis d'espoir et de merveille, dans une motion honnêtement reconnaissant.

"Merci. Merci beaucoup!" Exclama-t-il joyeux à l'idée d'être pour une fois sauvé. Il baissa le regard, ainsi se montrant encore plus petit "Personne n'a jamais fait cela pour moi"

"Merci. Merci beaucoup!Personne n'a jamais fait cela pour moi"
L'inflextion de sa voix montrait de toute évidence sa joie et sa reconnaissance. C'était une voix chétive de gamin tremblant. Kyoya n'en avait que faire. Il était encore consterné et énervé par la violence et la force de son frère. Il n'avait pas le temps de s'occuper d'un enfant. Il ne se retourna pas et marcha lentement vers le centre de la place. Il voulait se débarrasser de ce fardeau. Pouvoir remettre ses idées en place. Reprendre son sang froid.
Il souffla une bonne fois et jeta sèchement au garçon:
-C'est dangereux ici pour toi. Si tu sais pas te battre, traîne pas ici gamin! On est pas dans un monde de bisounours!
Il fit une pause et reprit d'un ton plus calme et posé.
-Et te fais pas d'illusions. Je te sauverais pas tout le temps.
Il le regarda par dessus son épaule et lui sourit. Plus pour la forme que par envie. Il n'était pas d'humeur à jouer les protecteurs aujourd'hui.

"Je sais.." Répondit Maximilian hésitant. Il se releva doucement en prenant quelques plantes "Mais maman est malade et donc je suis venue lui chercher ses plantes. Normalement je viens pas beaucoup ici, ni même au château. Je sort pas de la grotte habituellement, je pense que ça se remarque haha. Les sirènes aiment pas que je monte trop, donc j'évite.."

Il avait commencé à changer là. La conversation redevenait un monologue, un peu. Après tout Maximilian est ainsi. Il s'approcha de Kyoya avec un sourire et lui dit doucement:

"Je suis Maximilian"

"Je sais.." Il marqua un temps d'arrêt. Sur ce Kyoya s'arrêta lui aussi. Sans savoir pourquoi, il voulait savoir ce que ke garçon avait a dire.  "Mais maman est malade et donc je suis venue lui chercher ses plantes. Normalement je viens pas beaucoup ici, ni même au château. Je sort pas de la grotte habituellement, je pense que ça se remarque haha. Les sirènes aiment pas que je monte trop, donc j'évite... Je suis Maximilian"
Son côté altruiste reprit automatiquement le dessus. Les mots "Maman" et "malade" résonnèrent comme une alarme stridente dans sa tête. Certes il avait autre chose à faire que de s'incombrer d'un gamin mais d'un autre côté, il ne pouvait pas laisser la Mère de ce dernier souffrir. Si elle était malade, il fallait qu'il aille l'aider.
Il se retourna et attrapa l'enfant par les épaules:
-Maximilian! Moi c'est Kyoya. Ta mère est malade? Alors laisse moi t'aider. Mène moi jusqu'à elle s'il te plaît.  
Il ne lâcha le garçon que lorsqu'il eut l'impression que Maximilian avait réellement compris qu'il ne plaisantait pas et que ce n'était pas une stupide blague pour me moquer comme d'autres sirènes pourraient l'avoir fait.
Il plongea son regard dans les yeux de son interlocuteur et lui tendit la main en signe de confiance.
Ce petit n'était pas si exaspérant que ça finalement.

Maximilian le regardait, entièrement étonné. Peu était les personnes qui tolérait sa présence, encore moins qui le proteger, et encore moins qui offrait de rencontrer maman. Dans toutes les années de son existence, maman n'avait été en contacte seulement avec lui; et que Max sache, même avant elle ne voyait personne; apart Papa bien sur. Le jeune Oärass se demandait s'il pouvait ammener quelqu'un à la grotte. Autant que Maman est malade, elle semblait d'assez bonne humeur les derniers jours; elle lui avait même raconter une histoire le soir précedent. Maximilian souria alors puis lui dit:

"D'accord, je t'ammene! Par ici" Puis il commenca à marcher. Oui marcher; puisque avec ses jambes, le pauvre à dû mal à devoir nager tout le temps. Puis il retomba sur la descente dans les abysses. Ses yeux s'adaptèrent immédiatement au lieu environ. Il savait que les sirènes normaux n'avait pas sa capacité. Après tout, ils n'avaient pas grandit avec les radiations du diamant comme lui. Il attrapa donc le bras de Kyoya et lui expliqua:

"Il n'y a pas du tout de lumière en bas. Mais mes yeux sont empoisonnés donc je peux voir" C'était curieux, que le fait d'avoir des yeux empoisonnés serait si normal. Mais ca l'était. Il prit son instument en jouant doucement. Annoncant ainsi à maman et à la bête qu'il rentrait à la maison. Il rentra dans la grotte, laissant Kyoya à l'entrée, maman était au fond. Il murmura dans le noir:

"Maman? Je suis rentré. Et ehm, j'ai ammener quelqu'un; il veut t'aider" Puis il haussa la main pour atteindre la lumière qu'il avait volé d'Absyliä il y a beaucoup d'années de cela. La lumière arriva, et tappa Maximilian dans ses yeux bleus, mais elle illuma aussi le corps fait d'os, posé contre le mur, intacte. Il y avait la forme, les os étaient à la bonne place. Encore la seule chose vivante qui restait, était de long cheveux blonds cascadant sur les omoplates. Max alla à l'entrée de la grotte et prit le bras de Kyoya pour le mener vers Maman. Il lui dit:

"Maman, voici Kyoya. Kyoya, voici maman"

"D'accord, je t'ammene! Par ici" le visage du jeune garçon s'éclaira comme s'il reprenait vie. Il attrapa Kyoya par le bras et ils s'enfoncèrent dans les abisses sombres de la Mer.
"Il n'y a pas du tout de lumière en bas. Mais mes yeux sont empoisonnés donc je peux voir"
Effectivement, il n'avait pas menti. Il faisait noir comme dans un four et Kyoya avait beau chercher, il ne voyait aucune source de lumière en dehors de la place qu'ils avaient quitté. Le sirène essaya tant bien que mal de distinguer les formes dans le noir mais cela lui était impossible. Il se remit alors entre les mains du jeune et se laissa guider, totalement en confiance.
Ils arrivèrent sur une surface plane où Maximilian le laissa pour avancer seul dans le fond de ce qui devait être une grotte.
"Maman? Je suis rentré. Et ehm, j'ai ammener quelqu'un; il veut t'aider" résonna la voix fluette du garçon.
Puis s'en suivit une vive lumière qui faillit lui arracher un cri de surprise. Il ferma précipitamment les yeux et se frotta les paupières.
Lorsqu'il les rouvrit, ce qu'il vit lui fit peur et en même temps pitié. Bien évidemment, garder un cadavre dans sa maison n'était pas la chose la plus raffinée au monde mais ce qui surprenait le plus Kyoya était Maximilian. Ce petit était persuadé que sa mère était encore vivante. Il ne pouvait pas le laisser seul comme ça. Il ne pouvait pas détruire le monde que s'était créé le gamin, ça l'anéantirait. Il ne pouvait pas non plus le laisser là tout seul. Il fallait qu'il s'occupe de ce petit.
Alors, il lui ébouriffa les cheveux d'une main et de l'autre fit une courbette devant le tas d'os.
-Mes hommages madame! C'est un honneur de vous rencontrer. C'est un très beau fils que vous avez là! Vous en avez de la chance qu'il s'occupe de vous comme cela.
Ce n'était peut être pas la bonne méthode à adopter mais il devait essayer.

Maximilian avait eu peur au début, que Kyoya n’apprécierai pas la finesse de la beauté de maman. Mais il n’aurait pas dû. Kyoya se montrait gentille et complimenteur, le pauvre petit Oärass n’avait pas l’habitude et franchement il était un peu désorienté. Il lui lança simplement un sourire honnête, emplie de toute la gratitude qu’il ressentait. Il se tourna vers maman, hâte de voir sa réaction à la soudaine visite. Elle semblait surprise, voir très même ; mais pas trop déplaisante. Un petit sourire était dessiné sur son visage. Elle semblait perdue. Maximilian comprenait, lui aussi. Il s’approcha de Kyoya et lui murmura :

« Faut excuser son silence, ca remonte à longtemps qu’elle à vue quelqu’un outre que moi » Il s’avança doucement, délicatement, comme il l’était toujours avec maman. A ses yeux, elle était si fragile ; il se devait de la protéger de ce monde cruel, comme elle le fessait pour lui. Il posa sa main à quatre doigts, sur la sienne à une dizaine d’os et lui murmura :

« Maman, il veut t’aider » Il y avait un silence, où Maximilian regardait inquiet dans les trous noir où jadis se trouvait les yeux bleus qu’il n’a jamais vue. Il se releva après avoir hochait la tête. Il s’approcha de Kyoya et lui dit :

« Elle dit qu’elle veut bien que tu la soigne, mais qu’elle ne sait pas comment.. »

« Faut excuser son silence, ca remonte à longtemps qu’elle à vue quelqu’un outre que moi »
Le jeune garçon s'avança vers le tas d'os et posa sa main sur ce qui devait être les vestiges de celle de sa mère. Il lui murmura doucement avec une extrême délicatesse quelque chose que je ne compris pas. S'en suivit un silence pesant. Maximilian se retourna enfin vers Kyoya et lui dit:
« Elle dit qu’elle veut bien que tu la soigne, mais qu’elle ne sait pas comment.. »
Kyoya souffla un bon coup et s'approcha avec aisance du tas d'os. Il posa une main sur l'épaule du sirène et lui sourit avec amitié.
-Ne t'inquiète pas. Moi je sais comment. Ce sera long et il faudra que je reste ici pour pouvoir la surveiller et l'aider si ça ne va pas.
Il inclina la tête vers la "mère" de Maximilian et dit:
C'est un honneur que vous me fassiez confiance madame.
Il se retourna vers le garçon et lui demanda d'aller lui chercher des plantes soignantes et un tas d'autres trucs qui pouvaient servir de secours.

Maximilian connaissait les plantes, et ceux qu’il ne connaissait pas il pouvait les trouver grâce aux directions de Kyoya. Le jeune Oärass était réellement époustouflé aux capacités de Kyoya ; qui avait posé les yeux sur maman pour une seconde et savait exactement tout ce dont il avait besoin. Et Max ne lui avait même pas encore dit quelque chose à son sujet ! Il se jugea chanceux. Il était néanmoins inquiet pour maman. Elle avait toujours été de nature délicate et plutôt faible ; mais ces derniers jours elle semblait perdue. Elle avait du mal à manger, voir même à bouger par moment. C’est presque comme s’il était dans une situation de deuil ; et à vrai dire, elle l’était probablement, tout comme son fils. L’annonce du viol de Max l’avait réellement profondément touchée.

Il secoua la tête avec un murmure de jamais. Il retourna au plateau pour prendre ce qu’il supposait été les plantes qu’il était sensé aller chercher. Il vit une belle fleur jaune pousser sur le coté, et avec un sourire triomphant il alla le cueillir. Il le mit dans sa petite poche. Puis il sentit une onde toucher son dos. Il se retourna et les sirènes de la dernière fois étaient là. Maximilian se rétracta immédiatement sur lui-même mais le mâle s’approchait.

« Et cette fois ci, tu n’a pas ton ami pour te sauver » Dit-il. Pauvre Max n’avait même pas le temps de riposter, qu’un coup de point se dirigea pour le coin de son visage, sur son œil. Puis il s’en prit plusieurs, dans le ventre, sur la tête. Il était trop occupé à tenter de partir pour réellement crier ou faire beaucoup autre. Puis un cri sortit de la bouche du sirène, qui avait frappé sur l’une des cornes de Max. Ce dernier prit sa chance pour courir. Oui courir. Sur le sol il avait l’avantage et il partit rapidement. Une fois qu’il était de retour dans la sombreté, et que son ennemi ne pouvait le voir ; il s’arrêta un instant pour reprendre son souffle. Il avait un bleu sur l’œil, au moins. Il regarda la poche, et une fois qu’il vit celle-ci pleine, il décida qu’il pouvait rentrer. Il rentra dans la grotte avec un appel de :

« C’est moi ! » Il donna les plantes à Kyoya, tout en gardant le regard détourné de telle façon à ce que celui-ci ne devrait pas voir le bleu. Il se mit à genoux devant maman. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais la referma aussitôt en regardant maman dans le trou restant de ses yeux. Puis il baissa le regard en murmurant :

« Non non, ce n’est rien » Il y avait une courte pause et il leva le regard aussitôt vers maman avec un « Mais shuuut maman »

Kyoya resta là, face au cadavre de la mère du jeune sirène, les bras pentelants, ne sachant pas exactement quoi faire. Il ne pouvait pas faire semblant quand Maximilian était là et pas lorsqu'il partait, le gamin se  douterait forcément de quelque chose au bout d'un moment, c'était inévitable. Seulement, il craignait que cette possible découverte ne le détruise plus qu'autre chose. Il risquait de tout effondrer entre eux alors que ce n'était même pas totalement construit. En même temps, lui dire la vérité de but en blanc n'était pas une bonne option: il risquait de se renfermer sur lui même et ne plus jamais revenir à la réalité. La meilleure solution serait quand même de vivre comme le sirène et croire en l'existence de sa mère en chair et en os. Ce n'était pas super non plus mais pour l'instant il n'avait pas tellement de choix. Il ne lui restait plus qu'à attendre maintenant, attendre le retour du gamin.
Celui-ci ne tarda pas à pointer son nez dans la grotte.
« C’est moi ! »
Il donna les plantes à Kyoya sans vraiment le regarder mais lui au contraire avait bien vu. Il avait bien vu le bleu sur la joue du sirène et les nombreuses autres contusions. Apparemment, sa petite balade hors de la sécurité de la grotte n'avait pas été de tout repos. Maximilian s'approcha des os de sa mère et s'y accroupi, semblant l'écouter.
« Non non, ce n’est rien. Mais shuuut maman »
Kyoya ne fit ni une ni deux et s'approcha du gamin. Il ne pouvait pas supporter de le voir dans cet état. Il lui attrapa gentiment le bras, sans brusquerie,  et le fit asseoir. Il lui prit le visage entre ses mains à la manière des mères et l'inspecta, évaluant la gravité des bleus. Rien de très important mais mieux valait soigner avant que ça ne s'aggrave on ne sait jamais. Il prit quelques feuilles et kes écrasa avec un petit pilon qu'il sortit d'une petite sacoche à sa taille. Il en fit une petite pâte qu'il appliqua doucement sur le visage du jeune homme en faisant attention de ne pas appuyer sur les bleus. Puis il recommença l'opération pour les autres blessures.
"Tiens, tu en as plus besoin que ta mère pour l'instant et je suis sûr qu'elle préférerai que tu sois soigné avant elle. Mais ne t'inquiète je m'en occupe juste après, il faut juste que tu laisses reposer qu'elles minutes. "
Il lui sourit, comme le ferait un grand frère et lui ébouriffa les cheveux avec affection puis il se relèva et retourna vers ses plantes pour les trier.

Maximilian prit la main de sa mère entre les siennes quand Kyoya essaya de l’éloigner d’elle. Mais elle le regardait de telles façons à ce qu’il comprit. Il hocha la tête et suivit la motion que son grand frère l’amenait à faire. Son regard vira au hors de la grotte, vers le bas des abysses, vers là où il avait toujours cru le monstre des eaux reposé. Il aimerait le rencontré un jour, ils pourront être différent, apeuré et apeurant ensemble. Il supposait qu’il devait dire à Kyoya que les blessures ne restent jamais bien longtemps chez lui. Maximilian sent à peine les blessures. Lui pense que c’est parce qu’il est unique et spéciale ; en réalité c’est plus une malédiction qu’autre chose. Le diamant lâche ses répercussions et ses ondes sont implantés dans son corps. Quand Kyoya eut finit, et attira l’intention à ses plantes, Maximilian se précipita au près de sa mère, expirant pour couler au sol de sa grotte. Il prit sa main et la regardait attentivement dans les yeux. Il hocha la tête.

« Oui mais je ne sais pas maman. Tu sais que… » Il baissa les yeux, mais les releva presque aussitôt. Il se releva avec un sourire. Il se tourna et attrapa le bras de Kyoya, le serrant un peu contre son torse. Réalisant que puisque en plus Kyoya ne touche pas le sol, Max à l’air particulièrement petit à coté de lui. Il lui lança son meilleur sourire et dit :

« Tu es très simpa avec nous Kyo’, merci beaucoup. Maman aussi te remercie et s’excuse qu’elle ne parle pas beaucoup. Elle n’aime pas trop les inconnus tu vois. C’est pas qu’elle t’aime pas je t’assure, elle n’a juste pas l’habitude. Désolé maman, je lui explique juste. Moi c’est pareille je suppose, mais je me mets juste à parler. A genre vraiment vraiment parler, un peu comme maintenant. Mais bon, quand quelqu’un écoute, je parle, et vraiment je raconte rien, alors je devrais me taire. Oui Max, tais-toi. Non genre vraiment, j’arrête jamais, ca doit être un tic nerveux, ou une habitude. Je n’en sais rien. Aller tais-toi…… c’est bien »

Kyoya éclata de rire. Pas le rire nerveux qui comble juste un manque émotionnel ou affectif. Ni celui du jaloux qui désire ardemment prendre la place tant convoitée. Ni celui calculateur lorsque l'adversaire fait tomber le roi dans un échec et mat cuisant. Ni celui mignon pour plaire à la première personne venue mue par un violent besoin de compter pour quelqu'un au point de se voiler la face d'idéaux et de désillusions magiques et désespérées. Ni celui un peu nigaud, vous savez celui qui sonne un peu faux, un peu nasal, qui veut juste dire "j'ai juste rien compris mais ça doit sûrement être drôle" . Ni le rire poli et doux comme le miel qui ne sert qu'à adoucir une conversation qui monte dans les octaves et décroche des décibels inattendus de la part d'hommes civilisés. Ni celui hypocrite qu'on cache derrière une main ou un cahier de cours pendant la récrée en se moquant des autres élèves qui ne font pas partis des populaires. Ni celui contagieux qui force trop sur les cordes vocales comme si la consigne n'était pas spontanée mais foncièrement voulue. Ni celui qui dure trop longtemps pour rien. Ni celui qui met mal à l'aise devant une assemblée d'yeux intrigués qui nagent dans le flou.
Non. Ce n'était rien de tout ça.
C'était un rire franc, de ceux qui vibrent dans les poumons et tout le long de la colonne vertébrale, qui découvrent les dents blanches mal alignées, qui plissent les yeux aux creux des pattes d'oies, qui remontent les zygomatiques presque à s'en faire mal, qui retroussent le coin des lèvres, qui vous secouent les épaules, qui font sourire les autres, qui rendent tout simplement heureux de ce monde obscur ou l'optimisme fait défaut. Un rire qui exprime gratitude, joie, amour, bonheur. Un rire qui nous rapproche des étoiles, qui nous fait devenir grand, qui nous rassemble, un rire universel. Une même langue commune sur l'ensemble de la planète.

Il se pencha en avant et embrassa son front, la larme à l'oeil. "Parle. Parle tant que tu voudras. Parle le jour la nuit, l'été l'hiver ça ne nous rendra que plus vivant. Tout est toujours mieux avec des mots. C'est pour cela que nous avons appris à parler pour communiquer, établir des liens de confiance ou de méfiance clairs et précis, mettre en relation deux personnes complètement différentes. Alors parle parle parle. Ça ne pourra qu'être bénéfique pour tout le monde. Ne t'excuse pas, tu n'en as pas besoin et être gentil avec vous est ce que j'ai de plus cher à vous donner alors j'espère bien que vous acceptez. "
Il lui ébouriffa les cheveux et rit encore de son rire plein, entier, qui soigne les petits maux de la vie, qui amène le baume au coeur et qui fait rougir les joues.

Les petites mains de Maximilian se collèrent à son torse dans une mini dance victorieuse, il était le seul à pouvoir le voir. Car oui, là ca le valait ! Il a réussi tout seul à se faire taire. Il hésitait fortement à courir voir maman et à lui dire. Il se retourna, le sourire au lèvre et le début d’un mot formé ; quand il sentit un bisou être posé sur son front. Il s’arrêta et son mot formé se transforma doucement en : hin ? Il se tourna vers Kyoya avec la tête légèrement penché sur le coté. De l’intrigue honnête et douce dans les pupilles alors qu’il le regarde. Il se sentait flotter dans l’eau. Alors que ses pieds quitter le sol de sa grotte naturellement, question de Poussée Archimède ; lui se sentait flotter, comme un oiseau transporté par le vent. J’ai le droit de parler ! Il fit un tour sur lui-même dans l’eau, les bras écartés et le sourire à pleine dent. Les pieds reposés sur le sol il se dirigea vers sa mère et se mit sur les genoux face à elle pour l’enlacer et lui crier à sa pauvre petite oreille :

« Tu as entendu maman ? J’ai quelqu’un à qui parler ! Il est comme toi, il aime que les gens parlent ! » Il se releva avec son sourire omniprésent et regarde Kyoya avec de l’humour et de la pure joie :

« Par contre maintenant tu as gagné ! Je ne me tairai plus jamais ! T’imagine maman ? Je peux tout lui raconter à lui aussi. Oh oui ! Je peux lui parler de la fois où j’ai vue Araven, ou même d’aller sur terre. Des minis aventures… Peut-être on pourra même s’en faire non Kyoya ? Mais oui ! On pourra peut-être descendre au fond de l’océan pour voir les animaux qu’y a. Quoique… Non vaux mieux pas. Mais on pourra aller sur Terre et voir le monde de là haut. Parceque moi je ne connais pas vraiment ce monde là. Si fin bien sur j’y suis déjà allé mais je ne suis jamais allé bien plus loin que la forêt qu’il y a juste au dessus d’ici. J’ai entendu qu’il y avait des… lecs ca s’appel non maman ? Ah non c’est vrai des lacs ! Et j’ai jamais vue ces choses là. Puis il y a même des trucs qui ont du courant ! Mais du vrai courant ! Pas ces petits poussés qu’on a nous quand il y a du vent, du vrai ! Ca a l’air magnifique non Kyo ? On fera ca ! »

Il se remit à genoux face à sa mère et pose le menton sur son épaule avec un petit souffle, un murmure doux dans cette mare de chaos :

« Je voudrais tellement que tu viennes avec nous maman… » Puis il se releva d’un nouveau bond et rapprocha sa petite forme, une minorité à coté de la majesté de Kyoya et le regarde droit dans les yeux avec espoirs « Tu peux la soigner Kyo’ ? Qu’elle puisse venir avec nous ? »